Communiqué, 17 avril 2011
Des experts pressent les leaders canadiens d’interdire les armes nucléaires
Ottawa — Le gouvernement canadien devrait participer à un nouvel effort international pour organiser une interdiction juridique mondiale de toutes les armes nucléaires, concluent des experts en désarmement réunis à Ottawa
« Le Canada devrait accueillir une assemblée de gouvernements et d’experts de la société civile pour préparer des négociations en vue d’un désarmement universel, vérifiable et irréversible, comme réclamé par le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-Moon », a déclaré le Sénateur Douglas Roche, ancien ambassadeur canadien pour le désarmement auprès de l’ONU.
Cinq organisations de la société civile canadienne ont pressé le gouvernement canadien de donner suite à des motions déjà adoptées par le Sénat et la Chambre des communes, appelant le gouvernement à « déployer une initiative diplomatique mondiale majeure » en faveur du désarmement nucléaire.
La conférence d’experts, tenue les 11 et 12 avril, a réuni des diplomates venus de 20 ambassades, des parlementaires et des hauts fonctionnaires pour étudier les menaces que font peser sur les Canadiens et tous les citoyens du monde les 22 000 armes nucléaires encore en existence.
Appelant au lancement de négociations en vue de l’interdiction légale de toutes les armes nucléaires, M. Sergio Duarte, haut représentant pour le désarmement à l’ONU, a déclaré que toute utilisation d’une arme nucléaire constituerait « une violation flagrante des principes les plus fondamentaux du droit humanitaire international et du droit de la guerre. »
L’ambassadeur Richard Butler, président de l’Initiative des moyennes puissances, a déclaré que le Canada a un rôle spécial à jouer parce qu’il a la stature pour stimuler des discussions informelles sur les exigences juridiques, techniques et politiques d’un monde libre d’armes nucléaires, capables de mettre la table en vue de futures négociations internationales de grande envergure. Il a ajouté que l’Organisation des moyennes puissances serait prête à travailler avec le Canada à faire progresser cette initiative.
Des diplomates du Royaume-Uni, de la Suisse, du Mexique et de l’Autriche ont fait écho aux propos de M. Duarte. Nicolas Brühl, chef de mission adjoint à l’ambassade de Suisse, a renchéri : « Les armes nucléaires sont fondamentalement immorales parce qu’elles causent des destructions massives et indiscriminées en termes de vies humaines, de ressources matérielles et de conséquences pour l’environnement. Elles sont illégales par leur nature même au regard du doit humanitaire international. »
M. John Burroughs du Lawyers Committee on Nuclear Policy a rappelé que la récente Déclaration de Vancouver établit clairement que l’utilisation comme la menace d’utilisation des armes nucléaires constituent toutes deux des infractions à la loi humanitaire internationale.
« Un processus pragmatique et dirigé vers l’objectif pointu d’une interdiction juridique mondiale de toutes les armes nucléaires — voilà la façon de débarrasser le monde de toutes les armes nucléaires de manière sécuritaire », ajoute Beverley Delong du Lawyers for Social Reponsibility. « Et le Canada jouit d’une occasion unique d’ouvrir la voie. »
Cette conférence a été rendue possible grâce aux efforts conjoints du Réseau canadien pour l’abolition des armes nucléaires, du Canadian Pugwash Group, des Médecins pour la survie mondiale, du Projet Ploughshares, et du Mouvement fédéraliste mondial (Canada).
– 30 –
Contacts:
L’Hon. Douglas Roche, O.C., ancien ambassadeur canadien pour le désarmement, tél. (780) 466-8072 ou cel. (780) 984-8292
M. Ernie Regehr, O.C., chercheur associé, Institute for Peace and Conflict Studies, Conrad Grebel University College, Université de Waterloo,
tél. 519-579-4735 ou cel. 519-591-4421